Le monde des sports de force, tel le CrossFit® regorge d’accessoires que beaucoup de pratiquants apprécient d’acquérir. Parmi ces accessoires, reconnaissons-le, certains n’ont pas de réel intérêt tandis que d’autres peuvent être intéressants… A la condition de savoir les utiliser !
Si vous aimez porter des genouillères, une ceinture de force, des protège-poignets ou des sangles de tirage, alors cet article pourrait bien vous intéresser ! Autre point : parce que oui, les compléments alimentaires sont des accessoires, si vous prenez des compléments alimentaires anti-inflammatoires comme du curcuma, des omégas-3 ou autres, alors découvrez ci-après leur réel intérêt.
Genouillères
Il existe plusieurs types de genouillères :
- Les bandes de force, ces objets de torture,
- Les genouillères en néoprène de 7mm qui viennent comprimer fortement vos genoux, ces autres objets de tortures
- Les autres genouillères.
Le principe des bandes de genoux et des genouillères est simple : elles consistent à comprimer l’articulation à un point tel que celle-ci se trouve stabilisée. Par ailleurs, de par leur nature élastique, elles sont censées apporter une petite aide en bas des mouvements comme le squat lorsque le genou est en flexion complète. Notez qu’avec de tels accessoires, il devrait être difficile de plier la jambe sans le poids extérieur qui vient vous appuyer dessus.
MAIS, lorsqu’on fait du CrossFit®, on a l’habitude de voir des petites genouillères en nylon ou en néoprène de 3 à 5mm d’épaisseur (souvent avec des petits dessins, parce qu’il faut être stylé). Ces genouillères-là, malheureusement, ne servent pas à grand-chose. Si les vendeurs mettent en avant leur capacité à supporter le genou et à maintenir l’articulation au chaud, cela pose deux problèmes !
Le premier, c’est que bien souvent l’épaisseur et la gaine apportées par ces genouillères sont bien trop faibles pour stabiliser quoi que ce soit. Pour cela, il vous faudrait des genouillères plus épaisses ou des bandes de genoux mais, à ce moment-là, n’espérez pas bouger correctement pendant votre WOD.
Le deuxième, c’est qu’en effet, cela vient chauffer l’articulation. Si cela peut être intéressant lors de l’échauffement, les porter trop longtemps durant votre entraînement pourrait entraîner une sudation très importante de cette zone conduisant :
- d’une part, à éliminer une partie de l’eau qui compose le liquide synovial et donc fragiliser l’articulation,
- d’autre part, à déminéraliser, en partie, la zone et donc, fragiliser l’articulation.
Autrement dit, si vous voulez utiliser des genouillères en CrossFit, faites-le seulement le temps de l’échauffement, notamment lorsque vous devez démarrer un petit peu rapidement. Pour le reste, à moins d’avoir des pathologies spécifiques au genoux, vous n’en n’avez pas besoin[1].
Ceinture de force
La ceinture de force est un autre accessoire apprécié par beaucoup de CrossFitters quand il s’agit de soulever du poids. En effet, ces derniers l’utilisent comme un soutien pour leur dos, pensant que la ceinture viendra les aider si 150kg viennent les plier en deux. Eh bien, je dis à ces gens-là, ne soulevez jamais 150kg !
Tout comme les genouillères, le but de la ceinture de force est d’aider à comprimer la zone abdominale pour stabiliser la colonne. En revanche, la ceinture de force ne constitue pas un outil de maintien de la posture sur lequel se reposer. Lorsque vous portez une ceinture abdominale, le but est d’arriver à tellement gonfler le ventre contre la ceinture que vous sentez que vos viscères ainsi que votre colonne sont comprimés à l’intérieur de votre sangle abdominale.
Autre point important : d’après ce qu’on a écrit ci-avant, cela signifie que la ceinture se porte sur l’abdomen, au milieu du ventre, pas autour de la hanche pour pouvoir gonfler votre ventre contre la ceinture.
Enfin, on n’utilise pas une ceinture en dessous de 85-90% de son max. Si vous ne savez pas vous gainer suffisamment sans ceinture en dessous de ces pourcentages, alors il est certain que vous utilisez mal la ceinture car pour vous elle constitue un soutien.
Autre point, on ne porte pas une ceinture de force parce qu’on a mal au dos et que l’on veut quand même faire du squat ou du soulevé de terre. Soit on trouve des alternatives, soit on se contient d’en faire. Ou encore mieux, on va voir son kiné ou son ostéo !
Protège-poignets
On a compris le principe des accessoires qui viennent stabiliser une articulation. Cela se fait par la création d’une compression intense de ladite articulation.
Autrement dit, lorsqu’un athlète met ses petites bandes de poignets et qu’il peut bouger son articulation librement, cela signifie que : soit elles ne sont pas efficaces, soit elles sont mal placées, soit elles ne sont pas assez serrées. Lorsque vous mettez vos bandes de poignets, faîtes attention à ce que celles-ci viennent jusqu’à la base de la main car l’articulation du poignet c’est ce qui connecte l’avant-bras et la main. Si vos bandes de poignet ne recouvrent pas les deux, alors elles ne vous servent à rien.
Autre point important, à moins d’avoir des douleurs, ne les mettez pas tant que vous supportez le poids des barres que vous soulevez. Si vous assistez constamment vos articulations, alors vos tendons et vos ligaments ne se renforceront pas.
Rappelez-vous, on n’est pas plus fort que le maillon faible d’une chaîne musculaire. Si vous pouvez pousser 100kg avec des bandes mais que vous ne pouvez pas supporter 30kg sans, alors vous n’êtes pas réellement capable de pousser plus de 30kg.
Sangles de tirage
Les sangles de tirages sont des accessoires qui se placent autour du poignet et qui aident à soulager la prise en main. Elles interviennent lorsque le grip devient limitant.
Cependant, elles constituent bien souvent un outil d’abus de la part de ceux qui en possèdent. En effet, au vu de ce qui a été écrit ci-avant, souvenez-vous que votre chaîne musculaire n’est pas plus forte que votre muscle le plus faible. Le grip est bien souvent un aspect oublié de l’entraînement alors qu’il est pourtant primordial de l’entraîner régulièrement. Cela permet de diminuer les risques de blessures et d’être plus performant. Si, vous ne savez pas comment faire, lisez cet article : https://crossfitserval.fr/laspect-de-lentrainement-le-plus-oublie/.
L’utilisation de sangles devrait donc se faire uniquement dans un cadre bien précis : lorsqu’on vous demande une série longue ou de respecter un temps sous tension tellement élevé qu’il est dur de travailler le bon muscle sans être limité par le grip. Par exemple, cela peut être le cas lors de séries longues ou en tempo sur du deadlift ou du rowing. En revanche, je ne recommanderai à personne de les utiliser pour réaliser un max (si vous n’avez rien à gagner pour ce max). En effet, vouloir utiliser des sangles pour établir un max sur un mouvement comme le deadlift devrait justement démontrer que votre chaîne musculaire ne permet pas d’établir ce record.
Les sangles peuvent avoir un autre intérêt. Lorsqu’on est fatigué, l’une des premières zones de fatigue est la poigne. C’est d’ailleurs une bonne façon d’établir votre forme du jour. Si, parfois, la fatigue ne vous permet pas de manipuler un poids comme à l’habitude, alors dans ce cas les sangles peuvent être intéressantes car vos structures physiologiques sont aptes à porter le poids que vous voulez soulever. Seule la fatigue vous limite[2].
Anti-inflammatoires
La préparation physique passe par un développement de la masse musculaire. Grossièrement, nous endommageons structurellement les muscles lors des entraînements, dans un premier temps. Pendant la période de repos, le corps va se charger de réparer lui-même ses muscles et de les renforcer pour être davantage capable d’encaisser les prochains entraînements.
Le système physiologique qui s’occupe de réparer les structures musculaires endommagées est le système immunitaire (oui, le même que quand vous êtes malade).
D’un autre côté, les vendeurs de compléments alimentaires, remèdes miracles et les influenceurs fitness évoquent constamment l’intérêt des anti-inflammatoires dans la vie quotidienne et pour la pratique de la musculation sans jamais vraiment dire pourquoi. Et ce pour une bonne raison !
Les anti-inflammatoires permettent de diminuer les douleurs en réduisant l’action du système immunitaire. Utiliser des anti-inflammatoires lorsqu’on s’entraînent revient donc à :
- Limiter la progression et la réparation du système musculaire après une séance. Voire faire régresser cette réparation car ils ne vont pas permettre de réparer les dégâts causés par l’entraînement.
- Lorsqu’ils sont pris dans un but de diminuer les douleurs, s’attaquer à la conséquence d’un problème sans s’intéresser aux causes.
Par contre, tous les anti-inflammatoires ne sont pas nécessairement mauvais. Beaucoup d’entre eux apportent de nombreux bienfaits. Par exemple, les omégas-3 ont des propriétés anti-inflammatoires mais sont aussi indispensables au bon fonctionnement du cerveau, du système nerveux et du système hormonal.
En clair, prendre un aliment ou un complément aux propriétés anti-inflammatoires peut donc s’avérer être utile lorsque la priorité est de limiter les douleurs mais pas de progresser.
PS : cela signifie également que tous ceux qui prennent du paracétamol pour diminuer les douleurs liées aux courbatures annulent les bénéfices de l’entraînement à l’origine de ces courbatures.
[1] Si vous êtes bien trop habitués à les porter pour enlever vos genouillères parce que cela vous rassure, alors ne faîtes pas un saut dans le vide en les jetant et en étant inquiets à chaque séance. Mais, notez bien ce que vous venez de lire et, peut-être, tentez progressivement de vous en défaire.
[2] Notez que si vous êtes fatigués, il est peut-être intéressant d’en chercher le pourquoi et de faire attention à ne pas vous blesser en l’ignorant.